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Brève histoire de la transplantation

L'idée du remplacement d'un organe défaillant pour assurer la survie de l'Homme représente certainement l'une des plus exaltantes épopées médicales du XXe siècle. Si l'idée de greffer l'Homme remonte à l'antiquité et à la mythologie grecque, le passage de la mythologie au miracle remonte vers le IIIe siècle, avec Saint Côme et Saint Damien, greffant à un sacristain une jambe prélevée sur le cadavre d'un Maure. La tentative ne réussit pas, mais l'idée est là.

Pour réussir, les principes biologiques fondamentaux manquaient. Comment apprendre ? Pendant des années, le principe de la greffe s'initie auprès du monde végétal. Des essais animaux sont tentés mais ne réussissent toujours pas pour la même raison de l'ignorance du milieu intérieur. Les observations permettent d'élaborer des théories biologiques et physiologiques sous l'impulsion de C. BERNARD au XIXe siècle. Les essais humains comme la greffe de peau par J.L. REVERDIN en 1869 montrent la réussite aléatoire en fonction d'éléments biologiques non connus.

Les essais animaux de greffe d'organe solide montrent l'importance du geste chirurgical. Plus particulièrement l'importance de la maitrise chirurgicale vasculaire. Le problème vasculaire est résolu avec A. CARREL, au début de 1900. Ses techniques opératoires des anastomoses vasculaires sont toujours d'actualité. Les hypothèses physiologiques de la tolérance tissulaire soulevées à l'époque ne seront partiellement résolues qu'au début du XXe siècle avec la découverte des groupes sanguins par A. LANDSTEINER (1900).

Le rein est l'organe le plus étudié dans la greffe expérimentale. La première tentative de greffe rénale sur l'humain démarre avec l'Ecole Russe, en 1933, par Y. VORONOY. La tentative n'a pas abouti et montre les difficultés de la conservation d'un organe prélevé avant d'être transplanté d'une part et d'autre part, l'ignorance des effets immunitaires des incompatibilités tissulaires. Les différents essais américains et français de 1946 à 1955 aboutissent à la même conclusion que tant que l'incompatibilité biologique n'est pas surmontée, la durée de la greffe est compromise.

La découverte fondamentale des groupes tissulaires leucocytaires, groupe HLA par J. DAUSSET (études de 1952 à 1972), puis de l'immunologie biologique au cours de la seconde moitié du XXe siècle vont tout bouleverser en transplantation. De 1970 à aujourd'hui, la transplantation émerge dans la proposition de soin de façon routinière en Néphrologie, pour devenir une réalité quotidienne. La greffe n'aurait pas pu réussir, sans la création en parallèle d'outils pharmacologiques comme les immuno-supresseurs, les anti-rejets, la ciclosporine…

La course n'est pas terminée, l'aventure continue et plus nous avançons, plus de nouvelles découvertes se font pour améliorer sans fin la qualité de la transplantation du rein mais aussi des autres organes.

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